Dans notre enfance, l’excitation du vendredi soir des vacances de Noel était au sommet, car on attendait impatiemment le sapin dès ce premier soir ! Hélas parfois il fallait être patients puisque pour les vacances , on partait en Sologne chez les grands-parents, l’immense sapin de Noel (plus de 3 m!) nous attendait déjà, trônant dans le grand salon, un peu éloigné de la cheminée qui ronronnait, sobrement mais solidement fixé, prêt à être malmené par trois ou cinq paires de mains, si les cousins étaient arrivés !
On a connu les sapins de Noel multicolores, couverts de boules en plastique, bariolées, et accrochées avec plus ou moins avec d’harmonie des couleurs, et toutes à hauteur d’enfant… des guirlandes qui nous avaient servi d’écharpes ou de boas, pour faire « comme les dames » finissaient par s’envoler pour atteindre la plus haute branche du sapin de Noel, que les pauvres petits bras n’atteignaient jamais… le sapin de Noel était lesté grâce à toutes ses décorations mises à moins d’un mètre vingt du sol…. Bien sur le plus âgé de la fratrie avait l’autorisation de monter sur l’escabeau branlant, mais personne n’avait le privilège d’accrocher l’étoile tout en haut. Trop petit… Le comble du luxe était d’avoir une guirlande lumineuse multicolore… elle arriva bien plus tard dans la famille, mais nous étions toujours ébahi de voir un sapin de Noel ainsi paré !
La nuit, quelques mains magiques et pouvant culminer à plus d’un mètre quatre-vingt, rééquilibrait l’arbre vert, y ajoutaient de jolies boules en cristal que les petites mains n’étaient pas autorisées à toucher, et au petit matin il avait une bien fière allure !
Le sapin de Noel sentait bon dans cette pièce chauffée. Il venait directement des bois qui entouraient la maison, et en Sologne ça ne manquaient pas les forêts !
Une fois la fête de Noel passée, le bel arbre nous accompagnait jusqu’au bout de nos vacances. Puis hélàs, la rentrée pointant son nez avec le nouvel an, nous quittions nos grands-parents. Ils défaisaient le sapin tranquillement, dans le silence de la grande maison vide. Et comme rien n’était perdu, le sapin était débité et servirait dans quelques semaines aux prochaines flambées de la grande cheminée.